Dans la tête des athlètes

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En matière sportive, sans un mental au top, point de performance !

Ce n'est d'ailleurs pas seulement vrai dans le sport. Tenez, par exemple moi, juste avant un dimanche chez ma belle-mère, je travaille ma resp... non, non, oubliez, la probabilité que ma chère belle-mère lise les articles du Journal est faible, mais sait-on jamais. Revenons au sport, c'est mieux !

Le sport pur et ... dur.

D'autant plus dur lorsqu'on n'a pas le bon "mindset", n'est-ce pas ? 

Oui, mais comment se préparer mentalement ? Et d'abord, comment devient-on préparateur sportif spécialiste du mental ? On a posé toutes nos questions à Valentin Estienne, préparateur mental :

Valentin, allons droit au but : comment êtes-vous devenu préparateur mental ?

Je suis basketteur, je vis de ma passion depuis 7 ans. J'ai actuellement 26 ans et je joue au basket depuis l'âge de 9 ans. Je suis passé par toutes les filières fédérales (pôle espoir, les catégories minimes et cadets en championnat de France, les équipes de France jeunes, la Pro A, qui est la première division française). J’ai été champion de France pro A avec Limoges et j’ai remporté la coupe de France avec Berck.

Il y a 4 ans, j'ai obtenu mon diplôme de préparateur mental pour sportifs de haut niveau. Si je suis devenu préparateur mental, c'était d'abord pour moi. Cela m'a permis de m'enrichir personnellement et de palier à mes difficultés notamment la gestion des émotions, du stress et d’augmenter mon niveau de concentration. J’ai ensuite réalisé que je pouvais transmettre mes connaissances et mon savoir-faire, que je pourrais aider des gens à se développer sur le plan personnel.

En quoi consiste la préparation mentale ? Existe-t-il plusieurs méthodes ?

La préparation mentale fait référence à des compétences tels que la confiance en soi et la concentration. Le développement de ces dernières passe par des procédures et des stratégies comme la relaxation, l'imagerie mentale ou encore la fixation d'objectifs.

Le but est d'améliorer ses apprentissages, d'optimiser ses performances et de trouver un équilibre de vie de manière générale.

Les sportifs amateurs doivent gérer seuls leur préparation mentale, quels conseils pourriez-vous leur apporter ?

Il est difficile de donner des conseils généraux, la préparation mentale est propre à chacun, nous fonctionnons tous différemment. Mais si je dois donner un seul et unique conseil, c'est d'apprendre à respirer correctement. C'est super important. La respiration a une énorme influence sur le corps notamment sur le stress, sur la gestion des émotions et permet la détente physique. L’objectif est de respirer en se rapprochant le plus possible de la cohérence cardiaque, c'est à dire un cycle respiratoire avec 6 secondes d'inspiration et 4 secondes d'expiration.

Pourquoi le mental est-il si important dans la performance sportive ?

Le mental dans le sport est clé, car c'est l'aspect qui va faire la différence. Il va nous aider à aller au bout de nous-mêmes, à dépasser nos limites. Le mental est comme un muscle, il faut le travailler pour être meilleur.

Plus généralement, la performance sportive, se détache en trois parties : il y a l’aspect physique, l'aspect tactique et l'aspect mental. Cette dernière partie, le mental, est souvent oubliée où négligée, notamment en France. Travailler correctement le mental permet, par exemple, de rester concentré tout au long d'un match ou d'une course, ou d’avoir confiance en soi dans un moment important.

Avez-vous des rituels de préparation mentale à recommander à nos lecteurs sportifs ?

Il faut travailler la respiration ventrale comme je le disais et je leur conseillerais également de pratiquer la méditation et/ou la relaxation. Contrairement à ce que pense la majorité des gens, ce n'est pas une perte de temps car cela permet de rendre le cerveau plus efficace et donc d'être plus rentable au travail. C'est important d’en faire un rituel, il faut que ça soit une habitude.

Dans quels autres domaines la préparation mentale peut-elle s’appliquer ?

La préparation mentale est pertinente pour tous les domaines de la vie, elle n'est pas cantonnée spécifiquement au sport. Avant tout, elle sert à pallier les difficultés en les anticipant. Je n'interviens pas seulement avec des sportifs de haut niveau mais également en entreprise. Je propose des suivis individualisés et de groupe. La préparation mentale collective a plusieurs objectifs, c'est un outil qui permet la valorisation du groupe, qui peut être créateur de leadership si nécessaire et qui installe une hiérarchie. Dans la réalisation, la préparation mentale collective est plus générale.

Le suivi individuel est plus spécifique et propre à chacun, il est basé sur la transmission d’outils et de méthodes pour développer les compétences citées précédemment.

La préparation mentale entraîne-t-elle une philosophie de vie différente ?

Je ne sais pas si l'on peut parler de philosophie de vie différente mais au moins, elle permet un changement radical dans sa manière de voir la vie. On acquiert une capacité à sortir de sa zone de confort. Cela montre d'autres perspectives, augmente la capacité à relativiser et montre qu'aucune difficulté n’est insurmontable.

En quoi la préparation mentale change-t-elle la pratique du sport ?

L’aspect mental est tout aussi important que l'aspect physique et tactique. Être meilleur mentalement rend le sportif plus performant. La fixation d'objectif lui permet de franchir des étapes dans sa progression, de passer des caps en sortant de sa zone de confort.

En trois mots pour conclure, comment résumeriez vous les bénéfices de la préparation mentale ?

En premier, je dirais « état de flow ». C’est un état atteint par une personne lorsqu'elle est complètement plongée dans une activité et qu'elle se trouve dans un état de concentration maximale, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement.

En deuxième, c’est le travail personnel. Quand je fais un suivi, la plupart du temps c’est à raison d’une heure et demie par semaine. Le résultat ne sera pas aussi intéressant si la personne ne poursuit pas le travail dans son quotidien.

J’aime bien cette citation de Martin Luther King : « si vous ne pouvez pas voler, alors courez ; si vous ne pouvez pas courir, alors marchez ; si vous ne pouvez pas marcher, alors rampez ; mais, quoi que vous fassiez, vous devez continuer à avancer. ». C’est important d’essayer et réessayer, et de toujours persévérer.

Pour terminer, je pense à « automaticité ». De la même manière, un suivi dure environ cinq mois, c’est assez court. Il faut donc trouver des automatismes pour être plus efficace et pouvoir entreprendre de nouveaux projets avec le bon état d’esprit tout au long de leur réalisation.

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